Des dizaines de personnes ont été tuées, mardi, dans le déraillement d’un train dans le sud-est de la République démocratique du Congo (RDC). Les secours peinent à atteindre le lieu du drame, ce qui laisse présager un bilan plus lourd.
Le drame est survenu, mardi 22 avril, à environ 65 kilomètres au nord de Kamina, une localité au nord-ouest de Lubumbashi, la capitale de la riche province minière du Katanga et siège de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC). Un train de 19 voitures qui transportait des centaines de passagers a subitement déraillé, alors qu’il rejoignait la province de Kasai-Oriental, au nord du pays. "La cause de l'accident, c'est [le moteur] de la locomotive que l'on venait d'acheter, et qui s'est emballé", a indiqué le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, en précisant qu'une enquête a été ouverte.
Un bilan confus : entre 57 et 100 morts
Au moins 57 personnes ont été tuées mais le lieu du drame, difficilement accessible, laisse présager que d'autres victimes pourraient alourdir ce bilan faute d'assistance. "Trente sept personnes sont mortes, mais la police semble dire qu'il doit y en avoir plus", a déclaré Lambert Mende, mercredi, à l'AFP. "Sur 19 voitures, 15 sont totalement couchées au sol. Des personnes sont coincées et il faut une grue de 100 tonnes pour relever les voitures, mais l'endroit est inaccessible : il y a la rivière Mwyi entre les rails et la route et la zone est marécageuse, accessible seulement à pied", a précisé le journaliste de Kamina. Une unité de l'armée a été envoyée sur place pour dégager des victimes, donnant la priorité aux survivants, selon la même source.
D’autres sources, en effet, évoquent un bilan plus conséquent. "Un responsable local a parlé cet après-midi d'une soixantaine de morts et 86 blessés", a indiqué sous couvert d'anonymat un journaliste de Kamina, qui s'est rendu sur les lieux mardi. "Jusqu'à aujourd'hui, au moins cent cadavres ont été sortis et sont en train d'être enterrés car il n'y a pas de morgue", a pour sa part expliqué Timothée Mbuya, président de l'ONG des droits de l'Homme Justicia, basée à Lubumbashi, et qui a dépêché sur place l'un de ses membres.
Fortes chaleurs et risques de putréfaction
"Le militant que j'ai sur place m'a dit avoir entendu beaucoup de cris de personnes coincées dans les wagons car il n'y a pas eu d'intervention d'urgence appropriée", a expliqué le défenseur des droits de l'Homme Timothée Mbuya.
Ces jours-ci, la zone de l'accident est frappée par de fortes chaleurs et "le risque de putréfaction est plus grand", s'est inquiété le journaliste. "Déjà, a-t-il souligné, il y a une odeur nauséabonde qui se dégage des lieux car il y avait parmi les marchandises des chinchards", une variété de poissons. "Les ministres des Transports et de la Santé sont en route pour se rendre sur les lieux" du drame, a indiqué Lambert Mende. Une fois au Katanga, ils se rendront sur le lieu de l'accident en "hélicoptère", a-t-il précisé.
Les accidents de train sont assez fréquents en RDC, dont le réseau ferroviaire mis en service à l'époque coloniale belge n'a été que peu entretenu depuis l'indépendance, en 1960. La SNCC, en plein redressement économique, dispose ainsi d'équipements souvent vétustes.
Google map - Kamina en RDC
Première publication : 23/04/2014
0 commentaires:
Speak up your mind
Tell us what you're thinking... !